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FutureMag – Ces villes flottantes qui vous feront quitter la terre ferme | ARTE Future

Jusque dans les années 80, c’est tout un quartier flottant qui animait le quartier  Causeway Bay à Hong Kong. Les habitants, membres de la communauté Tanka, se succédaient depuis la génération de  leurs ancêtres pêcheurs,  ont décidé de vivre sur l’eau pour éviter la guerre sur terre. Finalement, le manque de propreté et l’accumulation des ordures ont poussé de nombreuses familles à fuir dans les années 1980   pour des logements publics sur la terre ferme. Si le quartier a en partie disparu, il a fixé certaines bases à l’organisation de la vie sur l’eau.

© The Guardian

D’ici 2100, les océans pourraient avoir grimpé de 50 à 90 cm selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Des pays comme le Vietnam, l’Égypte, le Bangladesh, la Guyane ou encore les Bahamas risquent de voir leurs côtes ravagées et leur terre imbibée d’eau salée. Au total, ce sont 250 millions de réfugiés climatiques qui pourraient être déplacés et relogés. La plateforme flottante LilyPad, imaginée par l’architecte Vincent Callebaut, vise à accueillir des populations et s’impose, selon son inventeur, comme « une réaction au développement de l’urbanisme le long des littoraux et une solution plus durable que les polders éphémères ». Auto-suffisante, car alimentée par des énergies éoliennes, photovoltaïques et évidemment, hydrauliques, cette cité flottante écologique serait capable d’abriter jusqu’à 50 000 personnes. Elle se structurerait autour de trois « montagnes » (chacune ayant une fonction : le commerce, le travail et les loisirs) et suivrait les courants marins de surface. Des jardins suspendus permettraient également de s’adonner à la culture de potagers biologiques. Déjà envie de déménager ?

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© Vincent Callebaut

 

Un hôtel sur l’eau

Il s’agit d’un hôtel flottant mais son ambition écologique pourrait inspirer ceux qui imaginent les villes de demain sur l’eau : avec l’Ark Hôtel, le Cabinet d’architectes russe Remistudio a imaginé une structure flottante intégrant une biosphère créée par l’Homme et pour l’Homme. Là encore, son fonctionnement reposerait exclusivement sur les énergies renouvelables (photovoltaïque notamment, système de récupération des eaux de pluie, etc.). Ce projet à la fois utopique et poétique permettrait de résister aux inondations, aux raz de marée, à la montée des océans ainsi qu’aux tremblements de terre. À moins qu’il  ne soit avant tout utilisé comme hôtel de luxe…


© Remistudio

 

Un village flottant sur la Tamise

Avec près de 10 millions de citadins prévus en 2030 à Londres, la capitale britannique veut anticiper ses besoins en espaces habitables. Elle prévoit donc de construire un petit village sur la Tamise, dans le bassin Victoria des Royal Docks. Inspiré notamment du quartier de Hafen City à Hambourg, il devrait s’étendre sur 6 hectares et compterait 50 habitations, des restaurants, des commerces et divers loisirs. Les habitants pourront circuler via des pontons. Si l’initiative passionne déjà, il n’est malheureusement pas question d’écologie pour le moment… De quoi craindre une forte pollution pour la Tamise.

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© Studio EgretWest

Inventée dans les années soixante par l’architecte et designer américain Buckminster Fuller, la ville flottante Sub Biosphere, prévue pour abriter 100 habitants, a vu ses plans validés par l’US Navy dès son invention. Remise au goût du jour par le graphiste britannique Phil Pauley, la nouvelle version, autosuffisante, serait composée d’une sphère centrale et de huit petites sphères annexes. Ce village  est adapté aussi bien pour flotter que pour plonger : en cas de mauvais temps, il pourrait se retrouver immergé à quelques mètres de profondeur.

 

Une ville flottante modulaire pour choisir ses voisins

Autre projet d’envergure, le Seasteading de la firme d’ingénierie néerlandaise DeltaSync qui propose une stratégie de construction modulaire. L’idée : conserver des parties mobiles pour permettre une géographie dynamique. Si des personnes décident d’être voisines, elles n’auraient alors plus qu’à déplacer leur maison l’une à côté de l’autre. Des systèmes d’amarrage qui ne sont finalement pas si différents de ceux utilisés aujourd’hui pour les grands bateaux ou les plateformes pétrolières. La ville pourrait aussi s’agrandir au gré de son développement économique, et se rétrécir en cas de besoin.

 

Il est à présent venu le moment de déterminer quelle ville vous correspondrait le plus, entre Hong-Kong, la ville flottante capable de plonger selon la météo et la modulaire permettant de chosir ses voisins.

Par Camille Gicquel et Romain Dostes

voir le reportage diffusé dans Futuremag