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FutureMag – N'écrasez pas vos cafards, faites-en des robots ! | ARTE Future

En 2009, des neurologues de l’Université du Michigan se lancent un défi : mettre au point un dispositif facile d’utilisation pour mettre en valeur les signaux électriques des neurones humains. Pour Greg Gage, membre de l’équipe et fondateur de la startup, les neurosciences sont plus intelligibles si elles prennent la forme d’une analogie. Les cafards, d’ordinaire considérés comme des petits êtres nuisibles, s’imposent alors comme les meilleurs alliés pour démocratiser la science.

C’est un bel animal, il est invertébré et il possède des propriétés très intéressantes ! Il est doté d’un système nerveux décentralisé et son activité neuronale est assez similaire à la nôtre, même si son cerveau est différent. Son corps est également assez solide pour que l’on puisse y fixer un petit dispositif électronique.”, explique Greg Gage. Si l’insecte, ne possède que 1 million de neurones, contre 100 millions pour l’Homme, il demeure une belle illustration de notre activité cérébrale à petite échelle.

“Hacker” le cerveau d’un cafard

Mais comment fonctionne le dispositif ? Avant de l’installer, il est nécessaire d’anesthésier le cafard en le plongeant dans l’eau glacée.  Il faut ensuite fixer un petit circuit électrique équipé d’un système bluetooth sur sa carapace, et brancher des électrodes à ses antennes. Ces dernières, dotées de capteurs sensoriels et connectées aux neurones, lui permettent de détecter les vibrations de son environnement et de s’orienter. Une fois les électrodes installées, il est donc possible de “tromper” le cerveau de l’animal en lui envoyant soi-même des micro-stimulations depuis une application mobile, laquelle enregistre les données de son activité cérébrale.

Do It Yourself ou torture animale ?

Selon Greg Gage, ces kits n’ont rien de jouets et les gens qui les utilisent sont encouragés à les manipuler avec responsabilité. “Les cafards sont des animaux robustes, ils sont capables de régénérer leur pattes et leurs antennes, mais il n’est nullement question de leur faire du mal. De plus, les décharges électriques ne dépassent pas 55 Hz, ce qui est une fréquence faible, la même qui est utilisée pour soigner Parkinson”. En théorie, les cafards peuvent continuer leur vie normalement après l’expérience, toutefois l’effet réel de l’électricité sur leur corps n’est pas connu.

En 2013, l’association PETA avait lancé une campagne de boycott contre la startup, arguant qu’elle incitait à la torture animale et allant jusqu’à porter plainte auprès du ministre de la Justice de l’État du Michigan. En cause, une campagne sur la plateforme de financement participatif Kickstarter intitulée “Contrôlez un insecte vivant depuis votre smartphone”. Google et Apple avaient alors retiré l’application de leurs sites de vente, avant de la réintroduire suite au soutien exprimé par le directeur de l’Institut National de la Santé Mentale.

Aujourd’hui Backyard Brains vend principalement ses kits à des étudiants et des lycéens. La startup a aussi noué un partenariat avec LittleBit, un magasin de hardware créé par le MIT Media Lab. La startup travaille actuellement avec le New York Hall of Science et projette bientôt de réaliser une expérience dans l’espace avec la NASA.

Alors, vous aussi, conquis par les cafards ?

Par Miléna Salci